Qu’est-ce que l’espéranto ? L’espéranto est la langue de quel pays, de quel peuple ? Quel est le but de l’espéranto ? Comment peut-on apprendre l’espéranto ? Comment dit-on … en espéranto ? Ça ressemble à quoi ? Comment ça sonne ? Combien de personnes parlent l’espéranto dans le monde ?
Et bien d’autres questions avec des éléments de réponse (repris sur la page d’ESPERANTO-FRANCE avec son autorisation)
1. Qu’est-ce que l’espéranto ?
C’est une langue.
2. L’espéranto est la langue de quel pays, de quel peuple ?
L’espéranto n’est la langue d’aucun peuple, d’aucun pays. Il appartient à une communauté de gens qui apprennent la langue et qui l’utilisent pour leurs communications internationales.
3. Quel est le but de l’espéranto ?
Les objectifs principaux du mouvement espérantophone, tels que présentés dans le Manifeste de Prague, sont les suivants : Démocratie Éducation transnationale Efficacité pédagogique Plurilinguisme Droits linguistiques Diversité linguistique Émancipation humaine
4. Comment peut-on apprendre l’espéranto ?
Il est possible d’apprendre la langue en utilisant les cours sur Internet, en se procurant une méthode imprimée ou en contactant votre association d’espéranto pour connaître les possibilités de cours.
5. Comment dit-on … en espéranto ?
Avant de nous envoyer une question par courrier électronique, vous pouvez vérifier dans notre section vocabulaire.
6. Ça ressemble à quoi ? Comment ça sonne ?
À l’oral, l’espéranto fait penser à l’espagnol ou à l’italien, à cause de son ton mélodique chantant et de ses très nombreuses terminaisons en a et en o. À l’écrit, avec ses accents circonflexes, il fait un peu penser au tchèque ou au serbo-croate. Mais dans sa grammaire, il est unique. Aucune autre langue vivante n’est plus simple.
7. Combien de personnes parlent l’espéranto dans le monde ?
Environ deux millions de personnes l’ont appris dans environ 150 pays du monde. On évalue à quelques centaines de milliers le nombre de personnes qui l’utilisent couramment dans des échanges internationaux.
8. Si l’espéranto n’appartient à aucun peuple, peut-il être une langue ?
Oui. Il existe des langues qui n’appartiennent à aucun peuple. On les dit « supranationales ». C’était la situation du latin au Moyen-Âge. Aujourd’hui, le sanskrit, utilisé officiellement en Inde, est le produit d’un seul homme (Panini). Le swahili officiel, parlé en Afrique orientale, est un mélange de plusieurs dialectes organisés de manière à faciliter les échanges entre des peuples qui utilisent des langues différentes. Malgré qu’il s’agisse là aussi d’une langue artificielle, elle a le statut de (…)
9. Comment l’espéranto est-il apparu ?
La base de la langue est une brochure que le docteur Ludwig Lazare Zamenhof a publiée en 1887 à Varsovie, sous le titre Lingvo Internacia et portant le pseudonyme Doktoro Esperanto. Il est pour ainsi dire le père de la langue. Des hommes et des femmes de toutes sortes de nationalités souhaitaient un outil de communication planétaire pour approfondir leurs horizons culturels, mais ne disposaient pas du temps et de l’énergie pour apprendre les langues internationales de l’époque : le français (…)
10. Pourquoi adopter l’espéranto dans les relations internationales ?
Nos gouvernements envoient chaque année des millions de dollars pour le maintien des activités de plusieurs associations internationales comme l’ONU ou l’UNESCO. Cependant, il en coûte souvent jusqu’à près de 50% des budgets de ces organisations en frais de traducteurs et d’interprètes pour permettre à tous leurs membres de s’exprimer. Ne serait-il pas préférable que cet argent aille directement aux populations qui ont besoin d’aide économique ou humanitaire ? Lorsque l’Organisation mondiale de la santé (…)
11. En quoi l’espéranto est-il si simple ?
L’espéranto s’apprend en moyenne cinq fois plus rapidement que n’importe quelle langue nationale ou ethnique (français, anglais, chinois, etc.) Il présente 16 règles de grammaire de base, une orthographe parfaitement régulière, une conjugaison logique et des règles de construction de mots si simples qu’elles constituent presque un jeu.
Avec l’espéranto, finies les dictées ! Il n’y a qu’une façon d’écrire chaque son et il n’y a qu’une manière de prononcer chaque lettre.
Principales règles de l’espéranto : (…)
12. Est-il possible d’y exprimer la philosophie, la poésie ou des sentiments délicats ?
Penser qu’il est impossible d’émettre des idées raffinées avec une langue simple, c’est un peu comme croire qu’il est impossible d’exprimer des idées complexes en utilisant un alphabet d’au maximum une trentaine de lettres. Pourtant avec nos 26 lettres latines, nous faisons les combinaisons qui nous permettent d’écrire sur tout, comme les sept notes de la gamme suffisent pour composer des symphonies. On peut faire une analogie semblable avec ce qu’on retrouve dans la nature : avec seulement quelques (…)
13. Que signifie l’expression « le droit de faire des combinaisons » ?
L’espéranto, comme le chinois, consiste en un ensemble d’éléments invariables, qui s’unissent les uns aux autres pour former des mots. En chinois, « mon » n’est pas un mot à part. Les mots mon en français, my en anglais ou mi en espagnol n’ont rien à voir avec le pronom concerné soit respectivement je, I et yo. En chinois, je se dit wo et pour former mon, on y ajoute la marque de : wode=mon. L’espéranto fonctionne de la même manière. Les concepts sont exprimés par la combinaison d’éléments invariables. On (…)
14. Quel est le rapport entre la possibilité de combiner librement et la richesse d’expression ?
Les espérantophones créent spontanément de nouveaux mots qui n’existent pas dans leur langue maternelle, ou qu’ils ne connaissent pas. C’est ainsi qu’on utilise souvent samlingvano (personne qui parle la même langue), fotinda (qui vaut la peine d’être photographié) ou kisema (qui a tendance à embrasser). La combinaison libre de ces éléments rend la langue immensément riche, sans qu’elle y perde de sa simplicité. La première fois qu’on tient un dictionnaire bilingue français-espéranto/espéranto-français, on (…)
15. Est-il possible d’exprimer la colère ou l’amour en espéranto ?
Bien entendu. Avez-vous déjà eu l’occasion d’être en colère dans une langue étrangère ? Si oui, vous avez probablement constaté qu’il est très difficile de s’exprimer dans ces conditions, à moins de très bien maîtriser la langue. Les règles de grammaire compliquées et l’impossibilité de composer des mots librement freinent votre élan. Dans une langue où tout fonctionne de façon régulière, vous exprimez vos sentiments beaucoup plus facilement que dans une langue où la formation des phrases se bute constamment à (…)
16. La régularité n’est-elle pas inhumaine ?
Pas du tout. Quelques autres langues, comme le cantonnais (chinois) ou l’indonésien, sont tout à fait régulières. Mais c’est surtout en observant le langage des enfants ou des étrangers en proie à de fortes émotions que vous comprendrez combien la régularité est naturelle, dans les langues humaines. Ces observations révèlent que la tendance la plus naturelle de l’expression linguistique humaine est la généralisation des éléments déjà assimilés. Par exemple, l’enfant anglophone, qui constate qu’on dit (…)
17. Est-ce qu’une langue peut exister sans histoire ?
Bien entendu. Au temps de Jules César, ni le français, l’italien ou l’espagnol n’existaient. Ils existent, aujourd’hui. Il fut donc un temps où ces langues étaient aussi jeunes que l’espéranto aujourd’hui. Les langues naissent et meurent. Il existe aujourd’hui des langues plus jeunes que l’espéranto, comme le pisin (une des langues officielles de la Nouvelle-Guinée) ou le romanche, quatrième langue officielle de la Suisse qui a été élaborée tout à fait consciemment par des linguistes dans les années 1980, (…)
18. Il n’y a quand même pas de langue sans littérature, n’est-ce pas ?
Plusieurs langues (la majorité des 3000 langues du monde, en fait) ont longtemps vécu sans littérature, mais l’espéranto n’est pas l’une d’elles. Déjà, dans la première brochure de Zamenhof, on trouvait un poème qui prouvait le pouvoir d’expressivité de la langue, au moment même de sa naissance. Depuis le tout début, des gens ont senti qu’il était possible de s’exprimer bellement et richement en espéranto. Ils l’ont donc utilisé avec doigté et de cette utilisation constante est née une littérature plus riche (…)
19. L’espéranto est-il lié à une idéologie, à un parti politique, à une religion ?
Non. Il existe des associations espérantistes internationales de catholiques, de protestants, de bouddhistes, d’athées, etc. Dès le premier congrès d’espéranto, les délégués ont décrété que l’espéranto ne pouvait être lié à aucun parti ou religion. Néanmoins, dans plusieurs pays, des partis de gauche ou de droite sont favorables à l’espéranto. Certains soutiennent l’espéranto pour des raisons de fraternité universelle, d’autres pour les économies qu’il permettrait. En fait, il y a des espérantistes ou des gens (…)
20. Les espérantistes croient-ils vraiment qu’ils pourraient enrayer les guerres ?
Non. L’espéranto est bel et bien une incarnation de l’idée de respect réciproque entre les peuples. L’espéranto favorise le dialogue entre les gens de différentes cultures sur un pied d’égalité. C’est pourquoi les espérantistes se voient souvent attribuer l’étiquette d’utopistes (pelleteurs de nuages) qui voudraient établir une paix mondiale simplement par l’adoption d’une langue. Cette supposition est absurde : les espérantistes savent que l’utilisation d’une langue commune ne suffit pas à garantir des (…)
21. L’espéranto est-il la langue de certaines familles ? Peut-il être une langue maternelle ?
Dans le monde de l’espéranto, on organise depuis plus de cent ans des congrès, des rencontres touristiques et des événements internationaux. Des jeunes gens s’y rencontrent fréquemment.
Dans ces conditions, est-il surprenant qu’ils forment parfois des couples internationaux dont la seule langue commune est l’espéranto ? L’espéranto devient alors naturellement l’une des langues maternelles des enfants nés de ces (…)
22. L’espéranto a-t-il sa propre terminologie des spécialités ?
Oui. Dans plusieurs domaines des sciences, de la philosophie ou de la sociopolitique, l’espéranto dispose souvent d’une terminologie plus à jour que celle de grandes langues. Il existe des comités espéranto de terminologie au sein de plusieurs associations professionnelles internationales. Leurs travaux sont supervisés par l’Académie d’espéranto, qui assure la normalisation de la langue. Quelques exemples, disponibles sur Internet : * Komputeko : Dictionnaire d’informatique en 5 langues * Proverbaro (…)
23. Avec ses accents, comment l’espéranto s’adapte-t-il à l’informatique ?
La plupart des systèmes informatiques et des logiciels existent en de multiples langues, et certains, tels Linux ou la suite bureautique Libre Office ont même une version en espéranto. Depuis l’apparition de la norme Unicode, produire et afficher des textes en espéranto dans lesquels les accents apparaissent correctement n’est plus un problème.
Des outils ou des configurations de clavier permettent de saisir directement les caractères accentués, y compris sur les téléphones ou les tablettes.
Les (…)
24. Si l’espéranto est si génial, pourquoi s’est-il si peu répandu ?
C’est une question extrêmement complexe dont la réponse fait appel à plusieurs facteurs politiques, sociaux et psychologiques. La manière la plus concise d’expliquer ce phénomène consisterait probablement à dire que l’espéranto est un miracle. Qu’une langue vivante, riche d’expressivité, adéquate en tous points puisse naître du travail d’un seul jeune homme sans le sou, c’était très improbable.
Le scepticisme naturel s’est allié aux intérêts politiques et sociaux pour empêcher la compréhension des véritables (…)
25. L’espéranto n’est-il pas trop occidental ?
Par sa structure, la forme de ses mots, l’espéranto est plus proche des langues de l’Asie orientale que des langues indo-européennes comme le français ou l’anglais.
Par son style et sa syntaxe, l’espéranto est plus proche des langues slaves comme le russe ou le polonais. Phonétiquement, il ressemble plutôt à un mélange de langues slaves du sud (serbo-croate) et de langues latines.
Par son vocabulaire, il vient à 75 % du latin et compte 20 % de racines germaniques (allemand, anglais, néerlandais). (…)
26. On a peu de chances de se faire comprendre en espéranto dans la rue, à l’étranger…
C’est vrai. Mais c’est également vrai pour toute langue qui n’est pas la langue locale. Essayez donc de discuter en anglais avec quelqu’un dans la rue, en France ! Saviez-vous qu’à Hong Kong, pourtant britannique de 1842 à 1997, 90 % des policiers sont incapables de donner la moindre information en anglais ?
En fait, seulement 16 % de la population mondiale peut s’exprimer en anglais. Vous n’avez vraiment de bonnes chances d’avoir une réponse en anglais que dans les pays de langues germaniques (…)
27. Les espérantistes ne souffrent-ils pas d’un manque d’esprit propre à leur langue ?
L’espéranto a son propre esprit. Ce qui définit l’esprit d’une langue, c’est l’histoire de sa collectivité et sa structure. La liberté de combinaison des éléments linguistiques est en elle-même un élément de l’esprit de la langue. Mais la vie littéraire a elle aussi forgé l’esprit de la langue, ainsi que la tradition des congrès, des rencontres internationales et des visites réciproques.
En fait, chaque collectivité compose son propre esprit, après quelque temps. Le même phénomène est observable dans les (…)
28. L’espéranto est-il le seul projet de langue internationale ?
Un nombre incalculable de langues artificielles ont été inventées, pour différentes raisons (communication, cryptage, esthétique, etc.) Des philosophes, comme Descartes, se sont penchés dès le XVIIe siècle sur la possibilité d’inventer une langue artificielle pour la communication. Des esprits ont exploré la voie des pasigraphies (conventions visuelles de lettres, de nombres, d’idéogrammes…) et des pasilalies (conventions audio-visuelles). Ces dernières se divisent en deux groupes : les langues a (…)
29. Quels sont les avantages à apprendre l’espéranto, pour le moment ?
Voyages à peu de frais grâce au Pasporta Servo. Plaisir d’apprendre une nouvelle langue rapidement, comme un jeu. Accès à une vaste littérature sur Internet, en librairie ou par emprunt dans une bibliothèque espéranto. Accès à un réseau mondial d’espérantophones, via Internet, la correspondance ou les rencontres locales et internationales. Plus gr
30. Et si je demeure sceptique ?
Seule l’expérience peut vous permettre de juger. Aussi longtemps que vous ne connaîtrez l’espéranto que de l’extérieur, vous ne le connaîtrez pas. Pouvons-nous vraiment savoir ce qu’est le parachutisme sans jamais avoir sauté ? Pouvons-nous vraiment connaître la vie dans un village africain sans jamais y avoir mis les pieds ? C’est la même chose pour les langues. Pour pouvoir juger de leurs qualités, leur utilité et leur valeur, il n’y aucune autre manière que de les apprendre.
Comme sa grammaire, qui (…)